« Quoi,
mais tu vas voter pour un type qui ne passera pas la barre des 2% aux
élections ? Mais c'est n'importe quoi, ça sert à rien !
Il faut faire barrage à Le Pen ! »
J'ai
beaucoup de mal à supporter l'étiquette de la citoyenne française,
mais vivant sous les lois de cet état je ne suis pas indifférente.
J'ai tendance à détester les politiciens et toute la foire
médiatique qui les entoure. De plus, mes connaissances à ce sujet
sont limitées, minuscules voire quasi inexistantes. Je ne connais
rien à l'économie, je déteste les études de marché et les
stratégies de relations internationales mais j'ai une opinion.
Je ne
prétends pas que mon opinion est meilleure que celle de quelqu'un
d'autre, mais j'ai des convictions, des idées qui m'habitent, des
luttes que je veux défendre.
Evidemment
comme l'opinion publique en général, je gerbe sur Marine Le Pen et
son discours de haine. Evidemment que je serais affligée si elle
était à la tête de l'état. Mais pas plus qu'un Fillon. Discours
haineux, mépris, racisme, discrimination, corruption... Je ne
choisirai pas entre la peste et le choléra. Il y en a plus ou moins
trois autres, plus ou moins à gauche à qui je pourrais donner ma
voie afin que mon vote soit utile.
Je ne
partage pas leurs idées.
Mes
idées convergent vers un petit parti et je veux montrer que d'autres
vérités sont possibles. Alors quoi ? Au nom du grand méchant
Loup Le Pen, je devrais laisser mes convictions de côté pour voter
pour quelqu'un qui ne me convainc que très faiblement ?
Nous
en sommes réduits à cette démocratie? Nous en sommes réduits à
motiver nos votes par la peur ? La menace du pire a réussi à
nous faire voter pour quelque chose de médiocre car nous nous
sentons en danger, sous pression. Je ne jouerai pas à ce jeu là.
Il y a
bien longtemps que j'ai compris que la belle « démocratie »,
sous cette forme n'était qu'une grosse blague, que nous ne
changerions rien en votant, car le système est assez sournois pour
que les choses restent telles qu'elles sont : injustes.
Lorsqu'on
ne vote pas, par idée, par conviction, on passe pour un gros salaud,
pire qu'un violeur d'enfants ou un tueur de bébés phoques (« non
mais tu sais que des gens sont morts pour que tu puisse voter? »).
Avec ces gens là, ces traitres à la nation, on est décomplexés,
consensuellement on est d'accord qu'on peut les insulter oklm.
Un cap a été franchi. A présent, sous
l'intimidation nous nous sentons obligés de voter « utile »
pour que des politiciens pourris jusqu'à la moelle s'installent
confortablement sur leur fauteuil en haut de leur tour dorée, et
pour qu'ils nous observent nous déchirer autour de débats creux et
sans fond, au nom de notre douce liberté.
Liberté,
laisse-moi rire.
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