mardi 1 mars 2016

Ici c'est qui la boss?


 - Tu fais chier Robert, tu as encore passé ton après midi sur le canapé à rien foutre, y'en a marre. Je me tue toute la journée au boulot et toi tu restes, là à ne rien faire, devant tes match de foot débiles. Tu trouves ça normal, toi, d'encore regarder Les yeux dans les bleus en 2016 ? Hein ? Je me demande sur quelle planète tu vis, des fois. J'espère qu'au moins mes jupes sont repassées, sinon, je te préviens, ça va barder. Je suppose que encore une fois, t' as rien préparé à manger. C'est pas possible ça, c'est pas à moi de m'occuper de cette baraque, je ne peux pas tout gérer ! Regarde-moi ça... regarde comme tout est dégelasse. T'as jamais pensé à faire la vaisselle et à te servir de ton aspirateur ? Ca valait bien la peine que je t'en offre un, je me suis ruinée pour monsieur, mais ça non plus, ça ne va pas. Tout ce que tu es foutu de faire, c'est de poser ton gros cul devant la télé et regarder tes émissions débiles. Ah oui, c'est sur, pour passer des heures au téléphone avec Carlos à faire des pronostiques pour le prochain match, là y'a du monde. Mais tu crois que c'est ça la vraie vie ? Tu crois que c'est ça qu'il se passe dehors ? Non mais sérieusement, il faudra que tu te réveilles un jour... C'est moi qui rapporte le fric à la maison, si tu as un toit sur la tête c'est grâce à moi, donc tu devrais m'être un minimum reconnaissant, et j'ai le droit d'avoir des exigences de ta part. Toi, non seulement tu n'es pas capable d'entretenir la maison, ou de cuisiner, mais mon humiliation ne s'arrête pas là... Regarde toi ! Tu ne ressembles à rien ! Tu as déjà pensé à enfiler autre chose que tes joggings crasseux ? Les chemises tu connais ? A mon travail les hommes, les secrétaires sont tout le temps bien habillés, rasés, en forme, ils sont agréables à voir, ils montrent qu'ils font l'effort de nous plaire. J'ai de la peine pour toi, tes bourrelets coincés dans ton vieux lactose tout crasseux, on dirait une grosse truie, une vache. Ah, non, ne me regarde pas comme ça ! Tu as pris combien depuis qu'on se connait ? Vingt kilos ? C'est normal, ça ? Tu vas me dire que tu me respectes ? Fais du sport, vas soulever de la fonte, merde ! Chouchoute-toi un peu ! Fais ce qu'un homme est sensé faire, rends toi beau. Je vais te dire quelque chose, je vais être honnête avec toi : je ne te désire plus. Quand je te vois, je ne ressens plus rien. Tu ne m'inspire rien, pas même du dégout. C'est normal ça ?
Puis en société parfois, j'ai honte. Quand je te sors, dès que tu parles, tu mets tout le monde mal à l'aise. Tu le remarques ça ? Les regards qu'on me lance ? Tu crois que ça me fait plaisir de lire chez les autres « qu'est-ce-qu'elle fait avec ce pauvre type, elle vaut tellement mieux » ? Tu es tout le temps courbé, on dirait Quasimodo, on dirait que tu portes le poids du monde sur ton dos. Dès que tu parles tu bafouilles, tu n'arrives pas à finir un phrase... Tu me gènes, t'es un boulet. Je ne sais pas... Sois souriant au moins ! Contente toi de donner une jolie image de toi. Je me demande si tu es assez intelligent pour te rendre compte de tout ce que j'ai sacrifié pour toi. J'avais un avenir prometteur. J'aurais pu avoir n'importe quel homme, ils étaient tous en admiration devant moi, face à mon pouvoir, face à mon charisme, et c'est toi, oui, c'est toi que j'ai choisi, et quand je vois la loque que tu es devenu, incapable de faire autre chose que commenter des moteurs de voiture, ça me fait de la peine. Tu me fais pitié avec tes petits 4x4 de merde. Des fois, je me dis qu'une bonne torgnole pour remettre les choses en place ça ne te ferait pas de mal. Mais après tu vas encore chialer, m'emmerder à me dire que t'es un homme battu et toutes ces conneries, je n'ai pas envie de ça. Moi, ce que je veux, c'est quand je rentre avoir un foyer impeccable, la bouffe de faite, et toi qui m'attend, souriant. C'est trop demandé sérieusement ? Quoi qu'est-ce-que tu as à chialer encore ? Tu sais que si je te dis ça, c'est pour ton bien, pour que tu deviennes un homme meilleur et plus utile ! Allez, maintenant, vas enfourner le rôti que tu m'avais promis et ouvre moi une bière, mon chéri.




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